Pourquoi ce matin, à la lecture des titres, une bouffée de tristesse est-elle montée quand j’apprends que Johnny Hallyday est mort ? Un monstre sacré s’éteint après tant d’autres. Pourquoi ce départ me donne envie de partager ce que je ressens sur je-suis-manager…
J’ai vu un jour Johnny sur les planches à Marseille, dans l’antre du stade Vélodrome. J’ai été impressionné : impressionné par la mise en scène spectaculaire, impressionné par les 80 000 fans subjugués, impressionné par toutes ces musiques qui s’enchainaient et que pour la plupart, je connaissais. Dans ma famille, Johnny était moqué, il n’était pas très chic d’aimer un rocker aux musiques « faciles ». Alors, officiellement, je n’aimais pas Johnny. Officieusement, avec l’âge et la sagesse, je crois que j’aimais Johnny.
Cela explique-t-il la tristesse de ce matin ? Oui et non…
La mort des êtres qui nous sont chers, et ceux que l’on croit éternels, nous ramène à notre propre finitude, que dans le quotidien tourmenté, nous oublions. Hors, selon beaucoup d’enseignements, de sagesses ou de religions, c’est la conscience véritable de notre propre mort qui nous permet de vivre intensément. Se confronter à sa propre mort est par exemple évoqué dans les 4 accords Toltèques (que j’aime bien) comme la voie pour se libérer, oser, vaincre le monstre intérieur à mille têtes qui se relève et se relève encore pour nous tourmenter.
Ainsi, plutôt que de tenter de réussir notre vie, oser sortir de notre zone de confort, nous privilégions de petits compromis avec nous-même, au lieu même de tenter de faire les colibris. Pourquoi faisons-nous cela puisque, comme on le dit souvent en rigolant, « nous allons tous mourir » ?
C’est difficile bien sur, tout le monde ne devient pas un Johnny Hallyday. Pourtant, nous avons tous un dessein. En cherchant bien, nous avons tous une mission de vie. Nous élever vers nous-même non seulement nous fait du bien, mais donne aussi l’exemple alentour qu’il est possible de dire non, de choisir, de laisser tomber ce qui nous emmerde sans laisser tomber nos rêves (c’est ce que m’a dit mon ami Pierre, quelques mois avant de partir là-haut bien trop tôt). Continuer sans relâche de chercher l’alignement.
Pourquoi je continue de faire cela alors que cela ne me rend pas heureux ? L’argent sans doute… mauvaise et puissante excuse. Pourquoi je n’ose pas grimper vers mon étage supérieur ? Peur de l’échec ou peur de réussir ? Finalement les 2 faces d’une même pièce. Pourquoi je n’ose pas dire ce que je pense, en restant respectueux et bienveillant ? Par peur de mon boss peut-être ? Pourtant quelquefois il faut virer son boss de sa vie (ou son conjoint), avec tactique bien entendu. Quand vais-je décider de réaliser tel ou tel rêve ? Bientôt, plus tard, à la retraite ? Attention, comme l’immortelle vedette Johnny, je vais mourir.
N’est-ce pas aujourd’hui (le premier jour du reste de ma vie) que je peux agir pour lâcher ce qui m’emmerde, programmer mes folies, négocier ferme avec ceux qui abusent, oser ces initiatives que je sens et qui me font peur, viiiiiiiiiivvvvvvvvrrrrrrreeeeeee…
Johnny est mort, vive Johnny. Qu’on aime ou pas, il a surement osé vivre son rêve – sans oublier qu’il avait ses coulisses. Je continuerai de gratter et chanter les portes du pénitencier, et karaoker quelques-uns de ses tubes, n’en déplaise.
NB : il y a quelques semaines, à 57 ans, j’ai décidé d’arrêter ce métier de conseil en patrimoine avec lequel je ne me suis pas senti « aligné » depuis 10 ans. Décision difficile, décision libératrice. Mon cerveau se branche sur autre chose, ce blog en est l’illustration.
Et vous, que vous inspire la mort de Johnny, que vous inspire ces quelques lignes ?
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