Je suis en retard, je suis en retard… mon avion décolle dans quelques minutes et il me reste une dizaine de kilomètres avant l’aéroport. En appuyant sur le champignon, je devrais l’attraper. J’arrive près de la bretelle de sortie d’autoroute Marseille Provence, juste avant le tunnel, une file ininterrompue de voitures ! Aaaaaarrrgggghhh… mon avion, mon rendez-vous à Lisbonne à 14h… Tant pis, je double la file, traverse le tunnel, juste à l’embranchement de la bretelle, je me glisse entre 2 voitures – enjambant gentiment la longue ligne blanche. C’est là que je le vois, dans son beau grand bleu, la car de gendarmes !
J’ai droit à un signe amical de l’officiant maréchaussée m’invitant à me garer :
« vos papiers siouplait »
Dans ma tête, l’avion pour Lisbonne s’envole, mon rendez-vous à 14h, c’est cuit, il me reste à vendre chèrement ma peau. Les automobilistes qui défilent gloussent de plaisir. L’agent n’a aucune sensibilité particulière sur le Portugal, les urgences du business, il convient cependant que je n’ai pas le profil du vilain petit canard. Au lieu d’aligner une liste de PV que je mérite, il me compte juste l’absence de papiers de la voiture, puisque évidement j’ai en poche ceux de l’autre véhicule familial.
Il me libère gentiment, je reprends la file, arrive à l’aéroport pour constater que l’avion s’envoie déjà en l’air vers les horizons lusitaniens. Champion des situations de crises, je transforme mon billet (avec rallonge financière) en un vol Marseille-Paris-Lisbonne, et l’histoire authentique rapporte que je suis arrivé le premier dans la salle de réunion. Dans la crise, on développe souvent des qualités hors normes.
Sauf que, sauf qu’il y a un prix à payer à se mettre dans l’urgence. Je racontais récemment cette histoire à l’un de mes enfants pour illustrer le prix à payer de l’urgence. Stress, danger sur la route, procès verbal, débauche d’énergie pour me tirer ce mauvais pas… oh bien sur, je suis arrivé à l’heure et je m’en sers pour écrire un article des années plus tard – bénéfice collatéral. Oh bien sur, fort sentiment d’exister parce que j’ai du négocier, faire preuve d’initiative…
Je ne sais même plus pourquoi j’étais en retard. Il est fort probable que ce retard, cette urgence, était la conséquence d’une priorité non traitée à temps.
Sauriez-vous donner le prix à payer de vos urgences, donnez quelques exemples ci-dessous dans les commentaires.
NB : je racontais cette histoire dans la voiture, le matin, à l’un des enfants toujours le dernier à se préparer, mettant les autres en retard => prix à payer = une soufflante dans les oreilles tous les jours pour qu’il se bouge le puces. Je cherche toujours l’action préventive, une idée ?
0 commentaires