Il se passe tant de choses sous la douche… L’autre jour, c’est dans ce lieu singulier que j’ai trouvé, en utilisant une technique apprise auprès de Robert Dilts, comment sortir d’un dilemme intérieur. L’outil utilisé fonctionne finalement aussi bien pour surmonter un dilemme risquant se transformer en conflit dans une équipe, que pour dépasser un débat intérieur sans fin.
Synonymes de dilemme : alternative, choix, option, raisonnement
Je m’explique : depuis quelque temps, je m’interroge sur ma participation à un groupe de travail. Dois-je continuer, dois-je arrêter d’y participer ? Dans la colonne des +, des oui, des arguments pour, il y a de bonnes raisons. Dans la colonne des -, des non, des arguments contre, les raisons sont solides. Depuis des jours, je tourne et retourne cette alternative qui me perturbe.
Dans les relations professionnelles, on observe souvent ce phénomène : la crise vient d’un désaccord sur une décision, un projet, une orientation, une politique. 2 camps finissent par se dresser, on en vient à l’argumentation simpliste, on tourne en rond, voire on en vient aux conflits de personne. L’emportera le point de vue du plus puissant, du plus astucieux, du plus manipulateur. L’emportera le choix démocratique ou autocratique. Un camp l’emportera.
Sous la douche, je repense à un exercice de la formation de Robert Dilts. J’ai 2 points de vue qui s’opposent en moi depuis des jours et des jours :
- je continue de participer à mon groupe de travail
- j’interromps ma participation au groupe de travail
Décision simple non ?
Je fais l’essai pendant que l’eau ruisselle et m’interroge : “quels sont les 2 autres points de vue à considérer ? Il s’agit de passer du dilemme au tetralem (quatre angles d’observations). Si j’observais la possibilité :
- de continuer et d’interrompre ma participation au groupe de travail… (quid ?)
- ni de continuer ni d’interrompre ma participation au groupe de travail… (quid au carré ???)
L’idée revient à ouvrir le champ des possibles. La sortie est-elle forcément l’un des arguments concurrents ou dans une issue plus subtile ? L’exercice du tetralem est de développer sur 4 angles : les 2 points de vue opposés + l’intégration des 2 points de vue + la recherche du point de vue qui exclut les 2 points de vue.
Comment le dire différemment… il s’agit de considérer : l’argument A comme juste, l’argument B opposé comme juste, les 2 arguments comme justes ensmbles, ni l’argument A ni l’argument B comme justes. On peut opérer le travail d’analyse en organisant un jeu de rôle à 4 personnes autour de celle qui doit décider.
La valeur de l’exercice se tient dans l’ouverture du champ des possibles. Que se passe-t-il quand j’observe l’agrégation des 2 points de vue ? Que se passe-t-il quand je regarde dehors, que je considère que la solution est peut-être dans le nini : ni l’argument A ni l’argument B, son opposé ?
En attrapant ma serviette de bains, j’ai eu le sentiment que j’avais, tout seul, en quelques minutes, éliminé un conflit intérieur qui mobilisait beaucoup trop de mon énergie mentale. Juste en observant 4 panoramas plutôt que 2. J’insiste : juste en les observant, en laissant agir cette observation silencieuse et savonneuse… Pas forcément en tentant de répondre rationnellement aux 4 points de vue.
Sortir du dilemme par le haut en ouvrant, dans le champs des possibles, l’agrégation des arguments ou leur dissipation. Faites l’essai sur l’une de ces décisions que vous avez du mal prendre, ou du mal à faire prendre à votre équipe.
N’hésitez pas à commenter cet article pour ouvrir les points de vue 🙂
Pas bité du premier coup. Alors comme j’ai la flemme de relire, dis quelles sont les autres possibilités. Dans le même genre, je constate souvent qu’entre 2 possibilités, il y en a souvent une troisième.
Alors l’idée c’est quoi : habituellement, on a le choix entre blanc ou noir. L’idée du tetralem est de regarder blanc et noir ensemble, ou d’observer ni blanc ni noir.
Dans certains cas, cela donne de bizarres points de vue. Mais cela ouvre des champs improbables de solutions…
Ca aide ?
Laurent
Intéressant. Cette approche aide à sortir du tout ou rien. Dans le cas présenté, je pourrais, entre autres options, continuer de participer au groupe de travail dans de nouvelles conditions (temps, fonctions, etc.) ou le laisser tomber mais y rester attaché d’une façon ou d’une autre. Entre le blanc et le noir, il y a des nuances de gris, 50 paraît-il 😉
Merci d’avoir partagé votre réflexion.
Oui, le choix souvent présenté en alternative “blanc ou noir” est souvent une déformation de l’analyse. Il existe de nombreuses nuances de gris…