Transformer la crise en solidarité…

par | Intelligence collective

Le chariot est plein, la note 79€. Je donne mon chèque à la caissière :

– “vous le remplissez automatiquement ?”

Elle me répond :

– “nous ne prenons pas les chèques !”

Moi (prenant le sujet avec le sourire) :

– “le problème c’est que j’ai bloqué ma carte bancaire (note de l’auteur => perdu mon autre carte la même semaine), reçu la nouvelle mais je n’ai pas le code. Je ne peux pas retirer d’argent au distributeur. Le chèque est mon seul moyen de paiement.”

La caissière :

– “j’appelle ma manager”

 

Moi (tout confus et souriant à la queue des clients derrière moi) :

– “je suis désolé de vous faire attendre, je me sens ridicule, …”

 

Les clients :

– “ce n’est pas grave”

– “la vie est devenue compliquée”

– “si j’étais vous, je laisserais le caddie en plan”

(etc…)

 

La bonne humeur a l’air d’être là. Je ne peux pas laisser le caddie, le frigo de la maison est complètement vide ! La manager arrive. Elle me dit que ma carte doit fonctionner jusqu’à 30€ sans contact, et donc de vider mon chariot de 49€. Me voilà à choisir ce que je garde, ce que je laisse (exercice au demeurant très intéressant => que faut-il absolument garder ? Je remets par exemple les tablettes de chocolat au lait sur le tapis – un vrai sacrifice). C’est le grand bazar mais la conversation bon enfant continue avec les clients qui attendent. Chacun y va de son morceau d’humour. J’essaie la carte sans contact : elle ne marche pas (forcément cette carte bancaire est nouvelle, et n’est pas encore activée puisque je n’ai pas le code PIN). Je réalise que j’ai 40€ en liquide… nouveaux mouvements entre le caddie et le tapis.

 

Soudain, une dame me dit :

– “si vous voulez, remettez tout dans votre chariot, faites moi un chèque et moi je donne ma carte bancaire à la caissière”.

 

Et c’est ce qui se passe. Je lui rédige un chèque (un peu supérieur au montant pour la récompenser), la rassure, lui donne ma carte de visite, la remercie. Tout se termine. En sortant du supermarché, une autre dame me dit : “je n’y avais pas pensé mais moi aussi j’aurais pu prendre votre chèque…”

 

Cette anecdote de la vie courante montre que la crise peut se transformer en initiative de solidarité, et que la solidarité inspire les autres à être solidaire à leur tour. Peut-être est-ce un message à mûrir en entreprise… C’est la crise : certains peuvent sortir de l’ombre pour proposer de nouvelles solutions, dans l’intelligence collective. Il faut noter que la bonne humeur ambiante a aidé à la sortie de crise. Je suis même convaincu que la dame qui m’a “sauvé”, s’est sentie super bien d’avoir osé sortir de sa zone de confort (sans compter qu’elle a reçu une prime  😉 )

 

C’est la crise : le risque est souvent le repli sur soi, la dégradation de l’ambiance, la déflagration d’une (mini) catastrophe.

Et si la crise devenait l’opportunité de solidarités ?

Qu’en pensez-vous ?

 

2 Commentaires

  1. mathe

    Je serais curieux de savoir si l’ enseignement une valeur comme la confiance est au programme dans nos écoles.
    Bel exemple pratique en tout cas

    Réponse
    • Laurent de Rauglaudre

      Je ne suis pas sur que la confiance “s’enseigne”. En revanche, elle se stimule par des actes et des paroles d’encouragement. Et là, le corps professoral a un grand travail…

      Réponse

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Bonjour, bienvenue sur mon blog

Je m’appelle Laurent de Rauglaudre (je sais, mon nom est imprononçable). Sur ce blog, j’écris des articles sur le leadership, le métier de consultant libre et de coach.

Je batifole à partir de mes expériences, mes lectures, mes succès et mes fausses pistes. Je suis motivé par le leadership responsable.

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