Chronique de la crise du Coronavirus vu du Maroc… Mercredi 18 mars 2020
Qui va gagner ? La peur ou l’amour ?
Depuis dimanche 15 mars, j’ai pris mes quartiers à Zagora, mon avion de retour à Montréal annulé. La méharée a été une semaine extraordinaire. Le retour… celui d’un coronavirus en pleine figure qui menace l’âme humaine largement autant que sa santé (sinon plus).
Qui va gagner ? La peur ou l’amour ? Les 2 vont évidemment continuer de s’affronter pour longtemps…
L’autre matin, je suis parti avec Ali, notre guide Berbère de la semaine dernière. A califourchon sur sa mobylette, nous avons traversé la ville. Nous avons fait les courses de nourriture au grand souk. Un tiers des étals étaient ouverts. Un tiers des clients étaient là. Il se prépare ici, dans ce pays encore pauvre économiquement, une crise bien plus terrible qu’en occident qui regorge de richesses.
Je n’ai pas vu une seule personne se plaindre. Je vois des sourires, des solidarités. Je ne suis pas non plus naïf. Cet univers là n’est pas parfait. N’empêche. Les leçons de générosité, de résilience, la joie de vivre sont bel et bien les enseignements du quotidien :
- le thé qu’Abdul me sert sans que je lui demande, alors que je suis dans le patio de l’hotel
- la proposition d’hôtel gratuit de Mohamed, car son patron souhaite aider les personnes en difficultés
- le petit déjeuner gratuit dans un autre hôtel où j’avais résidé, le serveur a pris la responsabilité sur lui
- le déjeuner chez Youssef puis chez Ali
Je vois aussi des générosités poindre en Europe et au Canada :
- une proposition de cagnotte pour Youssef lancée par Daniel et Clémence, participants de la méharée 2020
- les propositions d’aides à Montréal de Nicole, Thierry, et quelques autres
- les nombreux appels de la famille, celui de Laurent et Mireille qui me proposent un soutien financier, d’Aveline, Emmanuel ou Clémence qui m’invitent chez eux en France
Plus tard chez Ali, 7 enfants me tournent autour, cherchent à entrer en relation, me sautent dessus pour les plus petits. Dans l’appartement, aucun meuble, une télé à moitié cassée. On s’assied par terre. J’ai été invité au thé, au riz (tourista oblige), aux dattes.
Personne ne se plaint. Ce matin, tout le monde dans le patio a rigolé, parce que j’avais froid et je me suis amusé à emberlificoter mon chèche sur la tête…
Mon ami Pierre Moulart m’a appris que l’amour est seul à pourvoir vaincre la peur. J’ai envie que tout le monde relaie ce message !
Si vous voulez participer à la collecte en ligne que j’ai lancée pour Youssef (notre organisateur Berbère) et sa famille, il suffit de cliquer ci-dessous :
https://www.cotizup.com/pour-youssef-meharees
Je garantie que cet argent servira à nourrir des familles.1€, 5€, 20€ ou plus, tout est utile, tout montant, si petit soit-il, est bienvenu. Grand merci.
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