Première écriture d’une chronique de la crise du coronavirus, vue de Zagora…
En sortant d’une semaine de marche coaching dans le désert assez exceptionnelle, nous avons retrouvé l’état du monde. Les 5 participants ont réussi à retourner chez eux après mille péripéties. Quant à moi, je suis resté à Zagora, sud du Maroc, car mon vol de retour pour Montréal a été annulé.
J’ai pensé un moment aller en France, et j’ai été poursuivi par des pensées contradictoires. J’ai laissé partir un avion vers Casablanca, puis un minibus vers Marrakech. J’ai eu des larmes, non pas d’apitoiement sur moi-même, mais de tristesse de ce que traverse l’humanité.
Je lance ici une chronique de la crise vue de Zagora
J’ai une femme extraordinaire qui a compris tout le sens de gagner la bataille de la peur par l’amour. Elle est au Canada avec 2 enfants, les 3 autres sont en France. Elle soutient ma décision d’écouter ma petite voix.
Pour tous les gens qui sont à leur compte, c’est une catastrophe. Plus de revenu dès le jour 1, pas de chômage, la demande de coaching ou de conseil réduite à néant, immédiatement. Ca c’est le constat, et c’est sans appel.
Tout cela nous appelle au pragmatisme et à la solidarité
Pragmatisme : j’ai passé de nombreuses heures (avec connexion wifi approximative) à recenser précisément toutes mes dépenses.
- J’ai arrêté tout ce qui est inutile ou (malheureusement) plus possible : un abonnement tel en France, mon bureau en location à Montréal, etc…
- J’ai demandé un report de paiement de l’école de commerce de ma fille, demandé des délais à d’autres organismes
- J’ai vendu de l’assurance vie (fonds euros) pour récupérer de la liquidité immédiate, en laissant les quelques placements risqués qui se cassent la figure
- J’envisage de demander la renégociation de certains prêts à ma banque
- J’ai demandé à ma femme d’envisager de proposer à 1 ou 2 étudiants adorables de Montréal de venir vivre à l’appartement pour partager les frais
Bref, je vous propose de prendre vos comptes bancaires des 3 derniers mois, ligne après ligne, de travailler le superflu pour ne conserver que l’essentiel.
Pour ce qui concerne la solidarité, je suis ici dans une région (sud du Maroc) où les gens sont accueillants, résiliants, joyeux, généreux. C’est un exemple inspirant.
- J’ai proposé à ma ami berbère Youssef de faire l’école à ses enfants, refaire son site internet, aller planter quelques melons.
- Je propose ma formation “consultant libre” à un prix de 10% pour une durée indéterminée (soit 49€).
- Je vais proposer (je ne sais pas encore comment) à mes interlocuteurs des accompagnements coaching à des prix dérisoires. C’est le moment d’aider tout le monde à prendre du recul. La peur gagne du terrain. L’amour est le seul antidote.
Comme je l’ai proposé déjà aux participants de la formation “consultant libre”, je continue ma proposition de coaching gratuit contre rémunération au résultat – sans illusion puisque faire travailler les consultants devient la dernière priorité des entreprises, qui ont maintenant les directeurs financiers à la barre.
Nous pouvons aussi utiliser notre intelligence collective de consultants libres pour trouver de nouvelles idées. Ce message et vos commentaires ci-dessous peuvent servir à ça.
La tristesse n’est-elle pas l’étape qui précède le renouveau ?
J’attaque ta chronique Laurent…. du bel ouvrage, je retrouve ton style avec plaisir. Du pragmatisme, du coeur et du partage.
J’adhère à ton discours, et sans t’envier forcément, j’imagine que cette expérience va être extra-ordinaire dans ta vie.
De mon côté, il y a presque 3 vies de cela, j’avais pu vivre un voyage quasi initiatique en Afrique. J’ai retrouvé le lien au cas où : http://issucube.canalblog.com/. Tu connais certains participants je crois…
Depuis, 2 petites filles sont nées, et c’est la guerre avec leur mère. Un classique.
Autre temps, autre combat. Tu disais Jedi ?
Choisir son coté, lumineux ou obscur, oui c’est aussi un autre combat : intérieur.
Des soufis rencontrés à Fes m’ont enseigné l’interprétation mystique du message du Coran : le djihad, la guerre sainte, est à comprendre comme une lutte L’INTÉRIEUR de nous, pas à l’extérieur.
Lumineux…
Bon courage
À très vite sur les autres pages de ton blog.
Merci du commentaire… quoique j’ai eu peur en lisant le premier mot “j’attaque” => expression du langage commun français à double lecture.
Ouahou, belle expérience initiatique ton voyage…