Hier, j’anime une session de speednetworking.
Céquoiça ? Une seconde… j’explique !
Nous sommes une douzaine, réunis pour la visite d’une usine, suivi d’un cocktail. Entre les 2, est positionnée une séance très courte de présentation de chacun à tous. Je donne la règle du jeu :
- chacun a 2 minutes de parole (j’utilise le chronomètre de mon iphone qui sonne au bout de 2 minutes)
- l’objectif pour chacun est de présenter ce qu’il apporte ou ce qu’il cherche de manière très synthétique, de préférence avec un style percutant
- le champ peut être large : je cherche des fournisseurs dans le domaine blablabla, des clients, des amis, des personnes à embaucher, du travail, de l’amour (pourquoi pas… mais je sais, nous sommes entre professionnels, on ne rigole pas avec ces choses là)
- le premier à parler est tiré au sort, il passe ensuite la parole à quelqu’un de son choix, en dehors de ses 2 voisins
- la liste des participants remise à chacun permet de noter les personnes avec qui l’on souhaite échanger durant le cocktail
Voilà : l’objectif d’un tel exercice est de démultiplier en un temps record, les possibilités de relation tout azimut. Comment savoir dans un groupe de 12 personnes, que 2, 3 ou 6 personnes évoluent dans un champ avec lequel je peux/veux interférer, si je n’ai pas au moins le début de leur histoire. C’est aussi un exercice de communication efficace, de synthèse, de sélection.
Quand vient mon tour (en dernier), je raconte une histoire : “je vais vous ramener à votre enfance, rappelez vous : vous avez probablement joué au Monopoly. Avez-vous remarqué que pour gagner, il faut mettre des hôtels sur la rue Lecourbe, l’avenue Henri-Martin, la place Pigalle ou l’avenue de Breteuil ? A l’âge adulte, on s’aperçoit que c’est plus compliqué d’acheter un hôtel, car cela coûte plusieurs millions ou plusieurs dizaines de millions d’€. Et bien, je vous propose d‘investir dans des parts d’hôtels...” (je décris alors de l’investissement dans l’hôtellerie qui entre dans le cadre de mon autre métier). Je ressens l’attention des participants, l’objectif est atteint.
Il y a quelque temps, j’aurais sans doute commencé par expliquer une partie de mon pedigree : mes formations initiales (suivies il y a plusieurs dizaines d’années !), les grands succès de mon parcours (en passant sous silence les détours laborieux !), les références majeures de mon passé, etc… Bref, justifier que je suis quelqu’un plutôt que tenter d’intéresser (en 2 minutes) mon auditoire. La méthode qui consiste à “raconter une histoire” est notoirement plus efficace : à l’issue du cocktail, j’ai en poche une demi-douzaine de prospects “qualifiés”, pour mes 2 métiers.
Nous aimons tous les histoires. Elles illustrent un thème, une idée, un concept, un produit à promouvoir. Quand nous racontons une histoire, nous en sommes le porteur. Par conséquent, le rayonnement de l’histoire est notre rayonnement. L’histoire, même simplissime, développe l’attention de l’auditoire et permet une plus grande identification du conteur : pour l’auditoire, peu importe le “pedigree”, ce qui importe n’est-ce pas la pertinence et la dynamique du propos ?
Raconter une histoire permet de développer l’efficacité du message. Dans les contextes de management, est-ce possible de raconter une histoire ? En début de séminaire, de réunion, de rendez-vous ? La dimension symbolique est-elle de nature à centrer immédiatement l’attention ? Reste à cogiter l’histoire avant d’entrer en scène, d’où la nécessite d’une préparation – qui peut prendre 2 minutes de concentration.
Alors… racontez des histoires 🙂
Qu’en pensez-vous ?
moi j’aime pas le monopoly…
Bonjour shtroumpf,
Qu’aimes-tu ?
Laurent
MOI J’AIME LES FLEURS !!
Mais j’aime pas qu’on sache que j’aime les fleurs…