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Nous visitons l’usine, le directeur que j’accompagne passe rapidement dans les allées. Autour de nous, on ressent les regards, une certaine tension, un intérêt, peut-être un peu d’appréhension. C’est le directeur de l’usine, forcément son passage crée une forme de magnétisme. Ca et là, il s’arrête, serre rapidement une main et continue de me commenter l’organisation de l’usine, les étapes de fabrication, l’efficacité du processus.
Nous nous retrouvons dans sa voiture pour retourner au bureau. Là, je lui demande : “qu’as-tu ressenti en traversant l’usine ?” Ma question l’interpelle, le langage du ressenti ne fait pas partie des mots habituels du monde industriel. Nous échangeons sur l’ambiance de l’usine, les signes envoyés, etc… Enfin, je l’interroge sur l’impact qu’il perçoit des poignées de main échangées avec les ouvriers, et des 3 secondes dans les yeux pour faire passer l’énergie ! Carrément ésotérique ???
Observez comment ça se passe… dans une grande majorité des cas, nous serrons la main rapidement, de manière automatique, sans mettre la présence réelle, l’instant reste furtif, le geste machinal. Hors, dans le tour d’usine, j’observais l’attente impatiente des ouvriers serrant les mains, l’attente de l’échange du regard. Le directeur, probablement déjà dans ses pensées opérationnelles de la suite de la journée, enchainait les mains, pas les regards.
Je lui soulignai l’importance des 3 secondes les yeux dans les yeux pour faire passer l’énergie, les conséquences pour les opérateurs, leur reconnaissance, leur motivation. 3 secondes, c’est le temps de prendre un vrai contact, cela ne change pas l’agenda surchargé, cela change tout pour ceux qui reçoivent le boost en énergie. Manager, c’est aussi prendre conscience de l’impact de son propre regard.
Il en comprit l’importance et m’en remercia…
Peut-être dans le même registre…
Je remercie mes collaborateurs souvent, pour leur faire ressentir ma reconnaissance et l’importance de leur participation dans l’action collective.
Bien d’accord ! Je me suis posé cette question au début de ma vie professionnelle : « faut-il remercier des gens qui sont payés pour faire le job ? ».
J’ai vite tranché : remercier ne coûte pas grand chose et crée de l’énergie positive dans la relation.
« Etre payé pour ça » n’empêche pas la gratitude…
Merci du commentaire.
Tout à fait en phase avec cette idée.
Que j’ai moi même décrite dans mon livre http://mybook.to/ModeSkypeFR
Le bonjour est un élément clef de la relation. Un moment particulier où les âmes se touchent …
A titre personnel, j’évite de tomber dans la mode ou la culture qui consiste à “biser” toute personne que l’on rencontre. Je préfère serrer les mains, tout d’abord car il est possible de maintenir son regard, mais aussi car cela permet d’avoir un vrai contact physique et évaluer beaucoup de l’énergie présente.
Merci Laurent.
Je partage… (à titre perso, je préfère les joues des femmes que celles des hommes 🙂
La poignée de main permet un vrai contact, évite les ambiguïtés, évite aussi de rentrer dans la “zone intime” de l’autre. Nous n’avons pas tous le même rapport à la “zone intime”.
Merci du commentaire…
Merci pour la strategie et cela demontre un aspect d’humilité .ce qui n’est pas du tout le cas ici dans notre région.une question c’est à chaque fois qu’il faut appliquer ou uniquement la première fois.
Bonsoir Laurent.
La présence, la vraie présence, c’est à chaque fois, c’est toujours… dans la mesure de sa disponibilité. Cette disponibilité est aussi un choix en conscience…