Toute lecture peut être matière à inspiration. En parcourant un livre d’enfant qui développe les stratégies animales pour survivre, cela me conduit à une analogie de stratégie d’entreprise. Dans l’image ci-dessous (cliquez dessus pour mieux la voir), on distingue les 4 modèles que l’évolution a mis au point pour choisir les survivants…
- la grande taille (l’éléphant) ==> tellement impressionnant par sa puissance, il traverse la savane en laissant tout prédateur à distance
- le travail collectif (les fourmis) ==> la taille n’a plus d’importance, c’est la répartition du travail qui permet de couvrir les besoins de survie de l’espèce
- la vitesse (la gazelle) ==> elle échappe aux affamés car sa pointe de vitesse la met hors de portée
- de nombreux bébés (les grenouilles) ==> le volume de reproduction assure la survie de l’espèce
Sans aucun jugement de valeur, on voit que la nature propose une grande diversité de stratégies animales pour survivre. Cette catégorisation m’inspire un modèle pour le management d’entreprise…
Votre entreprise ressemble-t-elle ?
- à un éléphant : membre de la famille du CAC40, du DOW Jones, …
- à une fourmi : travailleur individuel, TPE, …
- à une gazelle : start-up, entreprise innovante, …
- à une grenouille : entreprise commerciale multi-cartes
Ce sont des caricatures qui présentent les limites inhérentes à la grimace. Cependant, ces stratégies animales peuvent inspirer sur les priorités de management. En tentant cette audacieuse analogie, je suggère une réflexion appuyée sur ce schéma :
Si on reprend les quadrants du livre d’enfants, il est possible d’élaborer dans ces directions :
- Quadrant Acheter – L’éléphant : l’entreprise a atteint (voire dépassé) la taille critique. Il devient difficile de manœuvrer, tant les moyens à mobiliser, les énergies à embarquer, les modèles à faire évoluer représentent de gigantesques montagnes. Pour survivre, car l’éléphant présente ses fragilités propres, la priorité passe par la nourriture : rester gros et impressionnant. Pour cela, l’entreprise ne doit-elle pas acheter, acheter, acheter et son corollaire vendre, vendre, vendre ? Acheter des concurrents, des technologies, des marchés (en baissant les prix par exemple). Vendre les divisions moins rentables, encourager les spins-off écartées du coeur stratégique en maintenant des partenariats. Dans la crise, l’éléphant a ses atouts, comment conserver cette position dominante ?
- Quadrant Partager – La fourmi : sa taille fait craindre le pire. Le nombre des prédateurs est considérable. La survie passerait-elle par le partage ? Partager le travail avec de multiples partenaires, partager les idées, mettre en relation, donner des conseils, des échantillons, proposer des prestations gratuites, faire sentir à son client que derrière l’apparente faiblesse se cachent de nombreuses cartes. En partageant ce qu’il est, l’entrepreneur individuel, la TPE maintiennent l’intérêt autour de l’offre. En contribuant à une partie infime de l’édifice, ils apportent cet ingrédient minime et peut-être essentiel à la construction. Dans la crise, la fourmi peut-elle survivre en conservant son maigre butin ?
- Quadrant Créer – La gazelle : très séduisante, la gazelle détient très peu d’armes de défense. En revanche, sa chair est tendre, miam se disent les carnassiers. Sa tactique, la course ! L’entreprise innovante, la start-up n’a que la vitesse de comme protection. Alors que l’éléphant traine en chemin, créer, créer, créer demeure la meilleure des sauvegardes. Créer ne signifie pas tout réussir. Créer signifie tenter, expérimenter, réviser, suivre les inspirations. Puis arbitrer, lâcher les mauvaises pistes, se recentrer sur ce qui produit le plus de valeur. Une question centrale se pose : combien de temps ai-je d’avance sur la concurrence créative ? 1 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans ? Plus ce temps est long, plus haute est la valeur de l’entreprise – y compris pour être vendue à un éléphant. Que représentent par exemple dans la high tech 6 mois de chiffre d’affaires d’avance pour un géant qui s’approprie les créations géniales d’une start-up ? Dans la crise, la gazelle peut-elle continuer de galoper en s’éloignant de son ADN de créativité ?
- Quadrant Semer – La grenouille : en absence totale de protection (que penser de la cuirasse de la grenouille), comment assurer la pérennité ? L’amphibien dans la nature a choisi la stratégie de l’abondante démultiplication. Pour l’entreprise commerciale multi cartes ou multi produits, ne faut-il pas chercher survie dans l’action de semer, semer, semer ? Certains semis produiront, d’autres disparaitront. Le volume de semailles fera la récolte. L’action tout azimut, la promotion, la prospection régulière, quotidienne, massive… Dans la crise, la grenouille a-t-elle sa chance si elle oublie que son succès vient du mot “multiplication” ?
Cette analogie animale est juste une piste de réflexion. La nature propose des stratégies de survie. Certaines entreprises traversent les crises. Leur réussite ne se résume pas à quelque lignes jetées sur un simple article. En revanche, conserver en conscience les atouts spécifiques de l’endroit où elles se situent procure de la matière à ajustement de la stratégie.
Que pensez-vous des stratégies animales de survie comme piste d’inspiration pour votre entreprise ?Envie de parler stratégie animale… prenez contact
Je suis tombé par hasard sur votre site…J’ai bien aimé votre analogie comparative des animaux au travers de ce qu’ils peuvent véhiculer depuis la nuit des temps, et cet autre “Animal” l’homme à la tête de ces 4 typologies d’entreprises.
Votre approche est très originale, par sa simplicité et en même temps sa pertinence imagée, très facile à retenir…Bravo !
Bon succès !
@ndré
Merci de ce commentaire encourageant 🙂