J’ai participé à de nombreux séminaires commerciaux aux quatre coins du monde (Afrique du Sud, Etats-Unis, Guadeloupe, Thaïlande, Hong-Kong et j’en passe). Le soir, après les présentations d’usage, les chiffres et les stimulations marketing, vient le temps du diner, de la fête et de la boisson abondante. La soirée se prolonge jusqu’à des heures indues. Il me souvient un jour un collègue rentrant vers 5 heures du matin, dans la chambre que nous partagions, et me réveillant par les sonorités graves et les odeurs peu voluptueuses de se vagissements vomitoires dans les toilettes.
L’alcool, les sorties en boite de nuit, les discussions vaseuses aux connotations sexuelles peu respectueuses, tout cela m’a souvent dégouté. Au début, je croyais qu’il était important pour ma carrière de participer. Bougon, je restais « à faire tapisserie », ou finalement réussissais à dépasser ma peur du ridicule et me mettais à danser en lâcher prise total. Je buvais un verre de vin ou une bière. Je n’ai jamais ressenti le besoin de me faire du mal en engloutissant ces litres dont certains se vantent, sans réaliser à quel point ils se détruisent…
Ce matin, il est 6h, heure locale de Phoenix, Arizona. Je participe à un groupe MasterMind (je reviendrai sur ce concept) avec une dizaine d’entrepreneurs français venus de régions aussi différentes que l’Angleterre, les Philippines, les Etats-Unis, Tahiti, et bien sur notre chère métropole.
Hier, après le diner, nous nous sommes gentiment séparés vers 23h. Alors que j’ai parfois, à mon corps défendant, déambulé très tardivement dans les rues de Barcelone, Miami ou Londres avec des collègues en recherche d’aventures, je suis rentré sagement me coucher, après avoir relu rapidement mes notes de la journée et lu mon livre de chevet actuel.
La différence entre entrepreneur et commercial se limite-t-elle à cette anecdote alcoolisée ou pas ?
Je ne suis pas naïf, je pense que ces entrepreneurs avec qui j’ai fait récemment connaissance, ont l’occasion de vivre la fête et célébrer à leur manière. Pourtant, la dizaine de « collègues » autour de la table a consacré un chiffre significatif de son chiffre d’affaires pour s’inscrire à ce MasterMind, pris en charge des frais de déplacements non négligeables, réservé près d’une semaine de leur précieux temps dans leur agenda, pour le voyage + le séminaire. Je rappelle, pour les salariés qui me lisent, que les dépenses faites par l’entreprise viennent en charges, diminuent dont le bénéfice et les impôts sur la société. Super donc 🙂 Elles viennent aussi en déduction des revenus de l’entrepreneur ! Et contrairement à la pensée de café du commerce, beaucoup d’entrepreneurs gagnent moins d’argent qu’à l’époque où ils étaient salariés… en échange d’une liberté parfois douloureuse. Tous mes collègues entrepreneurs ont investi, au sens propre du terme, un montant significatif de leur temps et leur argent (quasi personnel) pour ce séminaire. Faut-il noyer cet investissement ?
Finalement cette différence dont je parle, cette gentille soirée d’entrepreneurs d’hier comparée aux surenchères dérisoires des nuits entre commerciaux se limite-t-elle à la consommation élevée ou non d’alcool, se limite-t-elle à l’heure où l’on met le nez sous la couette ?
Si l’anecdote me permet d’éveiller l’attention, la différence fondamentale que je perçois est la motivation des participants. Depuis hier matin, nous parlons de valeur ajoutée. Quelles sont les valeurs que nous souhaitons ajouter et comment amener ces valeurs sur le marché ? Dans tant de réunions commerciales, j’ai vu des transparents par milliers, défiler des chiffres, des objectifs, des marges, des parts de marché, des remises de prix, des stimulations de la motivation extrinsèque.
Tous les entrepreneurs présents à ce séminaire veulent développer leur chiffre d’affaires, décrocher la lune. Chacun a un style différent. Tous cherchent la valeur à ajouter. Je pense aussi que chacun cherche sincèrement à se rapprocher de sa vision personnelle d’un monde meilleur. Nous parlons de commerce, de tactiques marketing. Nous cherchons à nous rapprocher de nous-même, de ce qui fait notre singularité.
Ce matin en me réveillant toujours marqué par le jet lag (décalage horaire), je ressens l’envie de partager cette grande différence entre entrepreneur et commercial. Si la première préoccupation de ces 2 loustics est de trouver des clients, le chemin pour y parvenir prend des détours bien différents…
Est-ce parce que le commercial est un salarié en contrainte et l’entrepreneur un humain libre et face à des responsabilités cruciales ?
Je vous propose de répondre à cette interrogation dans les commentaires ci-dessous…
(article dédié à mes collègues du groupe MasterMind animé par Olivier Roland)
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