La plupart du temps, la question du processus de décision est sans importance, ridicule comme dirait Blaise Pascal.
Il y a un chef, il décide. Chacun a développé son argumentaire. Eventuellement, pour stimuler l’ambiance, la moitié de la salle s’est étripée. Le boss finit par trancher. Si la tension est montée, les déçus repartent en grognant dans leur barbe.
S’il est éclairé, le leader arbitre au mieux de l’intérêt général. S’il est tyrannique, il arbitre au mieux de ses intérêts personnels.
Avec le développement des entreprises « libérées » et autres modèles où le centralisme des décisions fait place à des arbitrages en collège, la question du processus de décision devient une décision en soi. Comment allons-nous prendre nos décisions ? Comment devons-nous les prendre ? Quel est le processus de décision, savons-nous le décrire précisément ?
Je propose un exercice d’analyse pour aller vers ce choix de processus. Ce travail avec une équipe de direction transforme, nourrit la relation.
Pour lancer l’exercice, j’ai produit ce tableau. Il part du processus de décision le plus simple et le plus efficace en temps consommé (1 chef qui décide, c’est rapide et immédiat) jusqu’à une proposition plus subtile et plus complexe (le soutien), en passant par une panoplie de solutions intermédiaires.
Un panachage est possible entre ces différentes options.
Plutôt que de miser sur le nombre de décibels qui permettent souvent de prendre les décisions, ou de réduire le choix au seul grand manitou arbitre de toutes choses, travailler ensemble le modèle de prise de décision en équipe est un excellent exercice d’intelligence collective.
En l’occurence, une équipe de direction que j’ai fait travailler sur le sujet, a exploré le modèle pour bâtir un processus de décision singulier, qui leur sert de référence. Avant que j’arrive, ils avaient envisagé une option. Leur processus avait significativement bougé après l’atelier.
Le travail de processus, y compris celui de décider comment on décide, peut prendre du temps
Se poser la question « comment travaillons-nous ensemble » est une posture « méta » qui révèle que souvent, le travail collaboratif est fait « à l’intuit », sans qu’on se soit posé la question : notre méthode est-elle juste (au sens de la justesse comme de la justice) ?
Dans le quotidien encombré des détails à régler, des 100 courriels à répondre, il est rare qu’une équipe se penche sur le « comment nous nous y prenons ensemble ». C’est toute l’utilité (je vends ma salade au passage) d’utiliser le truchement d’un consultant, libre de préférence.
Dans l’atelier en question, j’ai proposé un modèle qui ne vient ni du Boston Consulting Group, ni d’un travail universitaire fouillé par Harvard. C’est un agrégat de mon expérience de terrain, mes lectures, et de la culture de l’entreprise cliente. Même si ce modèle peut resservir, il présente des caractéristiques uniques.
Pour aller plus loin sur le modèle, comprendre à quoi fait référence la décision par « consentement » ou par « soutien », je vous invite à prendre contact…
Exemple de processus de décision par consentement :
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