Marcher dans le désert ne s’effacera jamais en toi…

par | Désert, Emotions

Marcher dans le désert, quelques jours, est une expérience incomparable. Le grand remue-ménage intérieur, le nettoyage du passé, le basculement vers une plus grande profondeur de la conscience d’être sont au rendez-vous.

Pourquoi ?

Depuis les écrits bibliques jusqu’aux récits de Théodore Monnot, l’abondance des témoignages confirme que rejoindre le rythme des nomades et entrer dans ce décor époustouflant laisse peu de gens indifférents. 

Tout concourt au chemin de transformation :

  • La déconnexion au temps si on prend le soin de laisser sa montre et son téléphone en lieu sûr avant de partir…
  • La confrontation au danger puisque la sécurité réside dans le microscopique cercle de confiance qui se crée dans la méharée…
  • L’entrée inhabituelle en relation avec les signaux du corps qui marche, qui dort dehors, qui fait ses besoins derrière la dune, qui parle de fatigue, qui cherche la bonne position sur le tapis sans chaise, qui déguste une saine nourriture dont les saveurs surprennent…
  • Les échanges subtils et souvent joyeux avec les Berbères qui nous accueillent, nous protègent, nous inspirent dans leur territoire…
  • La nature qui livre la splendeur de ses nuits à trois mille étoiles sans voile ni perturbation, de ses dunes aux formes et couleurs chaleureuses, de ses surprises de Vie qui surgit ici avec une touffe d’herbe improbable ou un acacia, un tamaris, un palmier, là avec un oiseau, un poisson du désert, un scarabée…
  • La marche sous le soleil accablant dans les pas des dromadaires qui sillonnent selon une ligne de moindre fatigue…
  • L’intention qui habite ceux qui tentent l’aventure de la méharée pour partir en quête de leur source véritable…

 

Marcher dans le désert pour se saisir du temps

 

En soi, marcher dans le désert quelques jours suspend l’agitation de nos vies. Si nous avons oublié les vertus de l’ennui, cheminer au Sahara nous reconnecte à toutes nos émotions et la sensation de vivre y est très intense. En outre, la décision de partir dans une marche initiatique et guidée, comporte un supplément d’âme : un petit groupe d’humains en recherche découvre que chacun transporte des fardeaux, parfois très lourds, parfois secrets, qui ne demandent qu’à être déposés.

Dans la magie du désert, après avoir lâché les « pourquoi », les « comment », les « quand », vient le temps de vivre l’intimité des cercles de parole, de tenter en toute liberté les propositions d’actes symboliques, de s’abandonner à des exercices confrontants avec le soutien bienveillant de ceux qui acceptent de soutenir les fragilités.

Alors, dans une semi-pénombre, sous une tente Berbère au creux d’une dune, l’une pleure ce viol qui continue de la hanter, l’autre regarde sa colère de n’avoir pas connu ses grands-parents morts à Auschwitz, le troisième dépose sa culpabilité de n’avoir pas été là pour protéger son ami qui s’est jeté sous un train, une autre boxe dans sa vision d’un avenir qu’elle s’imagine forcément terne, celui-là réussit à dire un « je t’aime » que sa compagne attend depuis trente ans.

Il n’est plus question de posture, de diplômes, de titres. Il est question de connecter qui nous sommes avec notre origine : des poussières d’étoiles qui ont décidé, juste un court instant, de s’assembler en un humain qui cherche maladroitement le sens de son existence.

Puis, la fatigue passée et les larmes versées laissent la place aux rires et aux chants autour du feu, spectacle éternellement fascinant.

 

Se réconcilier avec soi

 

Dans la nuit, un méhariste ira accomplir en secret un acte de réconciliation ou terminer un deuil avec trois pierres, deux branches, un texte à brûler. Un autre passera un long moment à scruter les étoiles et tenter d’apercevoir la course de celles qui filent. Un troisième se laissera surprendre par de grands sanglots d’une plaie qui a encore besoin de saigner avant de guérir. Les rêves emplis de symboliques perturberont puis viendront se déposer au prochain cercle de parole. Au petit jour, les éveillés grimperont sur une dune pour saluer le grand blond qui mettra les étoiles au repos.

Quand le sable dégouline des bras dans une caresse, quand le dromadaire accueille un corps fatigué, quand l’orange surprend le palais en une explosion sucrée, quand le sommet de la grande dune offre le promontoire sportif livrant le spectacle de la disparition du soleil à l’horizon, quand le puits improbable partage une eau fraiche, quand le long silence accorde un répit au bourdonnement incessant, quand les coeurs osent partager et accueillir les fragilités qui nous unissent, alors le désert s’imprime pour toujours. 

Le temps du retour vient : chacun, paradoxalement rempli de grands espaces, laisse des poids fondus en une ancre. La nature n’est plu environnement, nous sommes nature.


Pour marcher dans le désert, voici ma proposition de parcours initiatique :

Marche initiatique dans le désert


0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ces sujets peuvent également vous intéresser

Bonjour, bienvenue sur mon blog

Je m’appelle Laurent de Rauglaudre (je sais, mon nom est imprononçable). Sur ce blog, j’écris des articles sur le leadership, le métier de consultant libre et de coach.

Je batifole à partir de mes expériences, mes lectures, mes succès et mes fausses pistes. Je suis motivé par le leadership responsable.

J’espère que vous trouverez matière à inspiration.

Bonne lecture,

Laurent

Prochains Évènements