J’ai quitté une formation, tellement je m’ennuyais !
Il est étonnant de constater que 20 ans après la création des outils permettant la projection à l’écran de diapositives, un nombre incalculable de formations reste ennuyeuse à mourir. Comme l’indique le schéma ci-dessus, l’ennui est inversement proportionnel à l’appropriation. Quand je m’ennuie, je retiens très peu de choses.
En clair, quand un formateur se limite à un discours, l’appropriation est quasi nulle (inférieure à 10%, c’est sur). Si de surcroit, il lit à l’écran ses diapos surchargées, cela tourne vite à la catastrophe pour les auditeurs passifs. S’il ajoute un peu d’anecdotes personnelles – en s’exposant donc – il donne du sel à son discours et l’appropriation monte. S’il ose aller jusqu’à poser des questions à son auditoire – s’exposant d’autant plus car on pourrait lui renvoyer des questions plus difficiles – l’appropriation gagne les participants. Enfin, s’il met les participants dans l’action, les fait travailler, bouger (physiquement), expérimenter, alors l’appropriation devient optimum, plus personne ne s’ennuie.
Un jour, dans une école de commerce, j’assistais à une présentation faite par l’adjoint du grand patron, qui en restait à l’étape en haut à gauche du tableau ci-dessus : un monsieur qui parle, s’écoute parler, une heure et demie, sans se soucier si l’assistance – environ 15 personnes – connait ou non le sujet. Pour renforcer le propos, le pétillant intervenant ponctuait régulièrement d’un “j’anticipe vos questions”… que j’ai traduit intérieurement en “ne me dérangez pas, continuez à dormir…” Bref une catastrophe en matière de communication. Dans une école de commerce !!!
Bien entendu, introduire de l’action dans la formation demande un effort du formateur, une implication personnelle sans commune mesure. C’est ce que propose à votre réflexion le tableau suivant :
Le problème, c’est que c’est facile de lire des diapos… Cela demande peu de préparation et le résultat est garanti : les participants se sont bien ennuyés, ils y sont habitués, tout le monde repart content (sauf moi). Évidemment, apporter des anecdotes, poser des questions à l’assistance voire les mettre en position d’acteur de la formation est d’une autre exigence pour l’intervenant !
L’intelligence collective au service de la formation consiste à investir en préparation avec quelques questions en tête dirigées par la préoccupation de la transmission :
- quelles sont les 3 idées clés avec lesquelles je souhaite que chacun reparte ?
- comment amener les participants à poser leurs question brulantes, comment les faire répondre de manière croisée ?
- comment faire bouger – dans leur corps comme dans leur tête – les participants, pour qu’ils s’approprient par l’expérimentation ?
C’est vrai, la plupart de nos formateurs ont été éduqués dans un modèle où le sachant, debout, délivre une vérité qu’il a apprise bien souvent théoriquement. Foin des anecdotes de vie, foin des questions dérangeantes, foin de l’animation dynamisante, le formateur reste dans sa zone de confort…
Alors, est-il possible d’introduire un peu de participation dans ces formations ? L‘intelligence collective peut-elle venir au secours ?
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