Marylor, lectrice du livre “les groupes Mastermind accélérateurs de réussite” (dont j’ai la fierté d’être co-auteur), témoigne dans un interview, qu’elle a retenu de sa lecture l’expression “bienveillance sans complaisance“. Je voudrais revenir quelques instants sur cette expression qui m’accompagne depuis des années.
La bienveillance est devenue un mot “à la mode” et il n’est certes pas question de s’en plaindre ! Adepte de l’enseignement des Toltèques, qui escortent régulièrement mes méharées-coaching dans le désert, je soutiens que le choix des mots, les précautions de langage nourrissent la création et la vie des relations durables. C’est ce que souligne le premier accord Toltèque : “que ta parole soit impeccable !” Si la bienveillance, la parole impeccable étaient adoptées par l’ensemble des humains, probablement que de nombreux conflits professionnels, familiaux, et pourquoi pas des guerres disparaitraient.
Le problème avec le mot “bienveillance”, c’est qu’il est synonyme de (visitez le dictionnaire des synonymes de l’université de Caen que j’utilise quotidiennement) :
affabilité, altruisme, amabilité, amitié, bénévolence, bénignité, bienfaisance, bon accueil, bon vouloir, bonne volonté, bonté, charité, clémence, coeur, complaisance, compréhension, condescendance, cordialité, débonnaireté, dévouement, douceur, empathie, faveur, générosité, gentillesse, grâce, honnêteté, humanité, indulgence, intérêt, magnanimité, mansuétude, obligeance, ouverture+d’esprit, prévenance, sympathie, tolérance
Certains synonymes camouflés derrière l’utilisation du mot “bienveillance”, sonnent un peu “gnangnan”. Ils évoqueraient même une forme de faiblesse ou la courbure de l’échine. Cependant, d’autres synonymes soulignent la force de la bienveillance qui participe de la véritable humanité. Je suis bienveillant car, moi-même imparfait et encombré de mes idées et actes contradictoires, je suis près à comprendre que l’humain que j’écoute, avec qui je converse, est aussi dans l’univers de ses propres limites.
Etre bienveillant est puissant parce que si je rentre dans le jugement hâtif, je risque de passer à coté d’une relation enrichissante.
L’un des ingrédients forts du leadership
est d’associer “bienveillance” à “non complaisance”
Le mot “complaisance” est l’un des synonymes de bienveillance, ce qui ne vous a pas échappé dans la liste ci-dessus…. J’ai fait de cette association l’un des thèmes de la charte de mon groupe Mastermind.
Le temps nous est compté : entendre juste des choses qui nous caressent dans le sens du poil ne nous fait pas progresser. Si le versement dans la complaisance évite que les vrais sujets soient abordés, permet ces contournements pour que l’on ne traite pas de l’éléphant en plein milieu dans la salle de séjour, alors tout le monde perd son temps, point de progrès, point de montée vers l’étage supérieur de devenir meilleur.
La bienveillance sans complaisance, c’est dire les choses, avec précaution et respect, mais dire les choses. Si l’intention est noble, s’il s’agit de faire progresser, de mettre en conscience, de véritablement désirer la résolution, l’évolution, la transformation, alors avec respect il convient de souligner ce qui doit l’être.
Ne pas dire ne serait-il pas devenir complice d’une lâcheté ? Je ne veux pas d’ennui, je ne dis rien. Au nom de quoi : de la non-ingérence ? La non-ingérence ouvre la porte à tous les crimes, du plus petit au plus dramatique. Laisser un confrère de vie avec son dilemme, son cul-de-sac, son interrogation, son erreur, sa fausse piste, son travers… Ne puis-je trouver la formule appropriée, non violente, ne puis-je choisir les mots justes et non blessants, ne puis-je introduire mon propos de “je vais probablement te dire quelque chose qui va te déranger” pour préparer mon interlocuteur à une remarque qui peut devenir essentielle pour lui ? Ce n’est pas facile, j’en conviens. C’est affaire de prise de conscience autant que de diplomatie et de courage.
Dire les choses pour qu’elles soient entendues. Dire les choses pour que le chemin de la résolution puisse se prendre. Dire les choses sans prétendre détenir la vérité, simplement pour envoyer un signal quand certains indices sont flagrants ! Dire les choses en choisissant les mots, le ton, en étant vigilant au regard, aux gestes.
Dire les choses avec bienveillance sans complaisance.
Si la maman girafe fait preuve de bienveillance pour son petit, elle doit rapidement se montrer sans complaisance car sa vie est en danger dès les premières minutes de son arrivée dans l’atmosphère. Il s’agit d’apprendre à marcher tout de suite, à courir bientôt car l’univers qui entoure est dangereux…
Qu’en pensez-vous ?
Merci Marylor de m’avoir inspiré cet article
Tout à fait d’accord et même plus : j’aime bien associer bienveillance ET exigence
pour faire grandir. Parce que “tu le vaux bien” et plus que tu ne le crois!
Exigence dans la bienveillance et l’humilité….
I like this 🙂