Avant toute décision difficile, on ne va pas bien !
Les options possibles mettent le cerveau en état d’ébullition. Parfois le corps lance des signaux, symptômes de l’inconfort. Puis, une fois la décision difficile prise, tout va rapidement mieux. Le passage à l’action redonne force et dynamisme.
Comment prendre cette fameuse décision pour éviter de rester trop longtemps dans l’incertitude ? Je propose une méthode en 3 étapes qui permet de clarifier les enjeux, se libérer de la charge mentale, s’en référer à la sagesse et à la dimension durable.
Cette proposition de travail (car prendre une décision est un travail) aide à transformer un moment difficile en un processus d’arbitrage libérateur.
La méthode se fait en 3 étapes :
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- Faire son enquête => il existe toujours bien plus de pistes et idées à explorer que celles auxquelles nous pensons seul, avant de faire un arbitrage…
- Ecrire => sortir du mental, du risque de transformer la décision en dilemme simpliste. Au delà du risque de tomber facilement dans l’alternative (différencier option d’alternative), garder dans la boite crânienne le large panel des options n’aide pas la vision large. Ecrire, dessiner, va fluidifier l’exercice…
- Convoquer (mot rare que j’emploie à dessein) virtuellement un arrière grand-père/grand-mère et un arrière petit fils/petite fille => car la sagesse va donner de la profondeur à la décision et la décision à impact durable est un impératif de responsabilité…
Pourquoi cette méthode
permet-elle de prendre une décision difficile ?
1 – L’enquête
L’enquête, c’est la vérification, dans le miroir des autres, que les options envisagées, les directions nouvelles à prendre, ont l’air de sonner juste. La puissance du feed-back est réelle.
Souvent nous n’écoutons pas avec attention ceux qui nous aiment, ceux qui nous connaissent (lire cet article sur l’écoute). Pourtant, ils nous envoient des indices de notre alignement. Nous répondons de nos excuses ou de nos peurs pour éviter la décision.
Faire l’enquête, c’est l’étape de la confrontation aux faits. Perdus dans notre univers intérieur, certains faits nous échappent, ou bien nous en diminuons inconsciemment la portée. Les autres nous parlent de leur point de vue, littéralement un poste d’observation d’une autre réalité. Et ce « point de vue » élargit les possibles. C’est toute la force des groupes Mastermind… récolter ces ressentis, questions et conseils qui ouvrent de nouveaux univers.
2 – Ecrire
Ensuite, le passage par l’écrit est crucial. J’ai toujours pensé que ce qui est présent là, tout de suite, dans mon esprit, remporte le match de l’importance sur tout ce qui est camouflé derrière.
Ainsi, on peut donner la prépondérance à une fourmi au premier plan, parce qu’elle est là devant, alors que l’éléphant est caché dans l’ombre derrière (l’image est osée, certes, mais bon, vous voyez l’idée). En prenant le crayon, en couchant sur le papier les arguments « pour » et « contre », les « avantages » et les « inconvénients », les « opportunités », les « risques », le champ se dégage pour plus d’objectivité. Les colonnes remplies permettent le regard comparatif, relatif, la pesée des arguments, remettent à leur place le dérisoire pour donner sa substance à l’essentiel.
Il m’arrive de prendre une grande feuille de paper-board, la disposer par terre, dessiner les petits bonshommes souriants qui se confrontent à d’autres petits bonshommes aux lèvres attristées. Je remplis des colonnes, je dessine. Puis je me relève, je marche autour de la feuille, le cerveau vidé là, avec un outil que les ordinateurs nous intiment d’oublier : le papier, les crayons de couleur. J’observe et cette altitude/attitude apaise le tourment pour clarifier la route à prendre.
3 – Convoquer
Quand le doute persiste, la convocation virtuelle d’un arrière grand-père ou une arrière grand-mère associé à un arrière petit-fils/petite fille (qu’ils soient morts ou pas encore vivants) – apporte au processus la sagesse de l’expérience et l’urgence des décisions « durables ».
Il s’agit d’inviter l’aïeul à répondre à la question : « avec ton expérience de vie, quel conseil me donnes-tu pour cette décision difficile pour moi ? »
Puis, inviter cet être qui vivra dans 50 ou 80 ans à répondre à la question : « toi qui va me succéder, quel est ton avis, quelle est la meilleure réponse à mon interrogation, comment ma décision peut-elle impacter ton univers en devenir ? »
Comment hésiter quand l’enquête, synthétisée et objectivée dans l’écrit, s’associe au conseil sage des aïeux et à l’appel de nos descendants pour leur droit d’exister sur une planète accueillante ?
Prendre la décision pour s’en libérer
Cette méthode simple va dans les profondeurs et renvoie vers le sens de l’action. Je suppose qu’elle remue fort face aux grandes décisions. Avec le temps qui passe, que penser de l’impact de nos arbitrages ? Camoufler une décision difficile au fond d’un placard pour qu’elle ne nous importune pas, c’est s’assurer de la voir revenir sournoisement hanter nos nuits.
Prendre la décision est aussi une manière de s’en libérer. Rester dans l’entre-2-eaux est une garantie de se sentir mal, d’être en tension avec soi-même, avec son entourage. Décider c’est lâcher une posture inconfortable pour aller vers un autre équilibre, instable certes mais retrouver le mouvement.
Notre responsabilité personnelle est-elle engagée ? Oui car la décision est à prendre. Il nous incombe d’avancer. L’immobilité comporte son lot de tourments.
S’interroger sur ce que suggérerait un ancêtre bienveillant et sage, ce que pensera un humain d’une génération future élargit la perspective.
Et puis… quels sont les impacts de notre décision ou notre non-décision aujourd’hui, demain, dans un mois, dans deux ans ?
Et vous, comment vous y prenez-vous pour les décisions difficiles ?
Dans ma vie j’ai pris des décisions « difficiles » assez rarement au sein de la famille et c’est heureux.
En revanche dans ma vie professionnelle , oui , il m’est arrivé de prendre des décisions importantes ou difficiles. Mais , on m’a appris à ne pas trop me poser de questions et c’est heureux aussi.
Comme tu dis « c’est heureux aussi ».
Certains se posent plus de questions que d’autres. Il ne suffit pas de leur sommer « d’arrêter de se poser des questions », leur cerveau fonctionne ainsi – j’en suis 🙂
Par ailleurs, se poser des questions permet de prendre des décisions plus solides, plus « durables », parfois plus responsables. Sans prise de recul, certaines décisions peuvent s’avérer « catastrophiques »…
Merci du commentaire…
Laurent,je viens de découvrir votre blog,non pas parce que je suis manager,mais parce que je suis en questionnement sur être à la bonne place,en accord avec moi.
Pour faire un choix difficile,la liste je l’ai déjà utilisé mais l’idée de convoquer virtuellement un ascendant et un descendant je testerais.Pour mes futures insomnies.
Merci de vos partages.je n’ai pas fini d’apprécier de vous lire.Continuez!
Bonjour Emi,
merci pour ces encouragements, ça fait toujours du bien 🙂
Les insomnies, les choix difficiles, les questionnements pour être à la bonne place, je connais. Je continue donc à encourager à chercher son « bon alignement », là où l’on vibre bien. Cet état existe. Il est pourtant souvent nécessaire de partir en quête de ce graal, et cela peut prendre du temps. On y laisse aussi des plumes. Il existe un prix à payer pour conquérir sa véritable identité intérieure, être soi.
J’aime bien accompagner dans le désert (https://laurent-derauglaudre.systeme.io/Information-desert) ceux qui sont sur ce chemin. La force des autres nous aident aussi, c’est l’objet des groupes Mastermind (https://laurent-derauglaudre.systeme.io/groupe-mastermind).
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Bonne promenade…
Laurent
J’entendais Gérard Mulliez (entrepreneur) dire qu’il ne pensait pas être différent de chacun de nous. « dans ma vie, je prends beaucoup de décisions, bonnes ou mauvaises… et j’ai la chance que la somme des décisions positives dépasse celle des négatives … je ne prends jamais la meilleure décision, mais la moins mauvaise… »
Oui, c’est une caractéristique des entrepreneurs : ils prennent beaucoup de décisions, davantage que la moyenne des gens.
Un entrepreneur à succès que j’interrogeais un jour sur ses « secrets », m’avait répondu : « j’ai beaucoup signé »… ce qui ne signifiait pas que ça avait marché à tous les coups, bien entendu !
Merci de ron commentaire…